La genèse de notre mouvement

 

Nous sommes un collectif de Makers bénévoles, disséminés partout en France et qui, durant le confinement, ont décidé de se regrouper et de mettre en commun leurs ressources pour fabriquer et distribuer gratuitement des matériels de protection en direction des soignants et des personnes exposés.

A l’origine …

Anthony Seddiki n’avait au départ qu’une seule ambition : aider le personnel soignant de sa ville, Brunoy. Son initiative fut reprise sur les réseaux sociaux. A tel point qu’en moins d’une semaine, des milliers de Makers partout en France le rejoignirent pour former une incroyable chaîne de solidarité. Des groupes Facebook virent le jour et chacun des administrateurs s’organisa à partir des problématiques locales.

 

La chaîne de solidarité se met en place

Nous nous sommes alors retrouvés confrontés à plusieurs problèmes. Fabriquer des visières conformes et validées par les hôpitaux, et surtout être, en capacité de les acheminer en dépit du confinement. A la demande d’Anthony, certains bénévoles et Makers contactèrent leur maire et obtinrent des laisser passer. Ce qui a permis aux Makers de livrer rapidement les demandes qui affluaient. Suite aux retours des différents hôpitaux, il fallut ensuite faire évoluer ces visières pour mieux les adapter. A fin 2020, la trentième version de notre visière anti-projections imprimée en 3D fut validée. Entre-temps, nous apprenons à gérer les besoins de consommables et à appréhender les difficultés mécaniques inhérentes aux imprimantes 3D.

La création de l’association Visière Solidaire

Pour centraliser les besoins et récupérer des fonds, Anthony Seddiki créa, le 1 avril 2020, l’association Visière Solidaire. L’idée était que les groupes constitués en région fassent de même. L’implication notamment de Vincent Tomasetig et Thomas Julien ont permis le développement du réseau, respectivement à Pau et et autour de Toulouse. Du côté de Facebook, le groupe a été porté par ces administrat.eurs.trices Hélène Polvèche, Isa PRT, Florian FRD, Bruno Amar, Jean-Marc Brageot, Christine Buisset, Thomas Barr et Christophe Bourdette, alias Kiki Arkatus. Des cagnottes Leetchi furent créées. Puis ce sont des municipalités, et plusieurs départements qui organisèrent des collectes pour nous venir en aide. Du côté de Facebook, le groupe a été porté par ces administrat.eurs.trices Hélène Polvèche, Isa PRT, Florian FRD, Bruno Amar, Jean-Marc Brageot, Christine Buisset, Thomas Barr et Christophe Bourdette, alias Kiki Arkatus.

Notre ange gardien et nos alliés

Axel Khan, le président de la Ligue nationale contre le cancer devint notre parrain. Nous nous sommes également appuyés sur l’institut Istem et des acteurs comme Microplast, société spécialisée dans la plasturgie, ainsi que de grands groupes comme L’Oréal, Total ou Amazon, tous séduits par notre démarche et notre capacité de réaction, nous sont venus en aide. Grâce à leur soutien, notre collectif de Makers et de bénévoles a pu contribuer à la protection de plus de 1 200 000 personnes. Au cours de cette période, nous avons pu apprendre beaucoup quant aux attentes de chacun : Makers, industriels, instances publiques, et également ceux à qui nous apportions notre aide…

Les questionnements de notre collectif

C’est aussi durant cette période, dès juillet 2020, que certains d’entre nous se mirent à parler de “l’après”. Comment pourrions-nous construire et proposer un modèle économique viable ? De quelle manière permettre à cet état d’esprit et à cette immense faculté à s’adapter, de perdurer ? L’idée de créer des « fermes », des micros unités de production à destination de tout un chacun, prit rapidement forme. La structure en réseau permettra de combattre l’obsolescence, de recycler les chutes ou encore de privilégier le circuit court. L’idée de la formation, de la transmission, ainsi que d’autres valeurs transversales, au-delà de la diversité des produits que nous saurions y proposer, furent prises en compte.

L’idée des fermes d’imprimantes 3D

Sur ce plan, bien des pistes, comme la santé et le soin, le handicap, le monde scolaire, mais aussi les besoins des personnes comme ceux des entreprises ou des administrations furent abordées. Alors comment, à partir de ces données, une forme d’économie sociale et solidaire saurait trouver son équilibre économique dans cette combinaison ?

Pour faire perdurer cet élan, en ayant pris conscience des forces et des faiblesses des différents acteurs de cette épopée, nous avons choisi l’implantation de « fermes d’imprimantes 3D ». Elle permettent de centraliser l’intelligence collective des Makers. Et contrairement aux grandes entreprises, qui doivent investir lourdement, parce que travaillant avec machines et moules, ou les FabLabs axés sur la recherche et l’innovation essentielle, un tel réseau se situe au confluent de ces deux types d’entités. Nous permettons aux sociétés de gagner du temps en investissant moins pour la préparation de productions importantes. Ces fermes d’imprimantes 3D permettrait de diffuser les produits issus des innovations des FabLabs plus rapidement. De plus, l’extrême facilité d’implantation de fermes secondaires, pour un faible coût, et l’agilité dont elles font preuve, nous permet de pouvoir répondre avec célérité à des demandes urgentes tant industrielles que sanitaires.

A cela s’ajoute qu’en formant du personnel en alternance par exemple, ou des personnes éloignées de l’emploi, notre structure leur permet d’avoir un accès simple à une technologie en plein essor. Le but étant de les ramener rapidement à l’emploi.

Nos projets de tiers lieux

Aujourd’hui, des groupes de réflexion travaillent sur ces potentiels de solidarité et d’actions inclusives partout en France, et c’est le modèle du Tiers-Lieu, qui a émergé depuis quelques années. Ce lieu, tel que défini ici par France Tiers Lieu, permettra de répondre aux besoins identifiés dans une région, d’y installer des espaces de travail mutualisés et qui, en réponse au contexte social et aux besoins de la résilience économique, seront en mesure de participer à la relance économique et à l’insertion sociale.

C’est ainsi qu’un projet pilote de tiers-lieu, porté par Visière Solidaire est en cours d’implantation dans ses locaux à Epinay-sous-Sénart. En fonction de l’arrivée des soutiens pour sa création, le Val Solidaire lancera ses différentes activités dans les mois à venir.

Notre philosophie s’appuie sur trois axes, la solidarité, le développement durable et la transmission, pour un champ d’intervention ne pouvant que croître, mais déjà important.